• Apprendre à aimer

     

     

    Le temps passa, avec son lot de joies et de peines, et si j'écris aujourd'hui ces quelques mots c'est que finalement je ne me suis pas laissée absorber par le néant. Même si certains soirs, la mort me semblait être une aventure plus qu'envisageable.
    Une qualité rassemble 
    les animaux non humains et les animaux humains c'est un certain instinct de survie, une irrésistible "envie" de préservation de soi. Il n'est pas cruel d'avoir réellement envie d'en finir, mais c'est cruel de passer à l'acte. Ce petit rien et à la fois ce grand tout qui nous donne la vie sur cette planète merveilleuse ne devrait décevoir personne.


    [...]


    À l'époque, j'étais gentiment arrogante, aussi je pensais savoir ou avoir compris beaucoup de choses et je me permettais de mépriser réellement beaucoup d'adultes que je côtoyais, sous prétexte subjectif qu'ils ne réfléchissaient pas assez, cependant j'avais la subtilité de faire cela relativement discrètement, du moins c'est ce que je pensais. J'avais la conclusion, en quelques sortes, qu'un manque d'activité cérébrale sur la vie... bref de la philosophie, engendrait un manque d'objectivité et de prise en compte de l'autre, donc de sensibilité. En outre moi j'en avais trop.


    J'étais également 
    dévorée d'une rage énorme envers moi-même et envers les autres. Pourquoi? Simplement parce que je m'appliquais à montrer une image forte et sereine, mais la réalité était totalement différente. Je leur en voulais de ne pas percevoir ma détresse, et pire encore je m'en voulais de ne pas flancher et dire que j'avais mal, terriblement mal. 


    Après tant d'années à attendre de parler ce fût si facile... Il a 
    suffi d'un thème pour que la crise éclate un matin, elle me reprocha, entre autres, mon esprit "trop critique" de la race humaine. Mon coeur palpitait férocement, et grâce à mon attention portée sur les autres pendant plusieurs années je ripostais avec quelques dossiers sensibles qu'elle ne savait pas en ma connaissance, absolument persuadée de la blesser, elle, qui cautionnait mon mal en ne le voyant pas. Je fus de suite très déçue de mon attitude puérile, je tremblais, elle pleurait.


    Et comme des paroles tombées du ciel, totalement claires et pleines de (bon) sens, moi qui 
    pensais avoir décodé beaucoup de choses, elle me dit ces mots: on ne pourra t'aimer que lorsque tu t'aimeras! Tu ne pourras t'aimer que lorsque tu penseras que les autres t'aiment!


    J'en 
    eus le souffle coupé, incapable de répondre, totalement vide, elle venait de déposer la première pierre de ma construction...


    Il y a parfois des paroles, des mots, qui vous 
    apparaissent comme "illuminés", au bon sens du terme je l'entend, ils vous sautent littéralement aux yeux, ou ne quittent pas vos pensées, parce que plus ou moins consciemment, vous décelez un quelque chose que vous devez absolument comprendre. Ce fût mon cas, je ne compris pas comment n'avais-je pas pensé à cela de moi-même, mais les choses les plus simples à comprendre ne sont pas nécessairement les plus faciles a trouver.


    L'amour est le ciment de tout, l'amour au sens large nous entoure à chaque instant, moi qui souffrais d'un manque d'amour, maladie qui tue si elle n'est pas décelée, je pouvais à présent avoir la délicatesse de m'offrir tout l'amour que j'estimais devoir recevoir. Moi qui me sentais dévastée par la dureté des choses avant même d'avoir pu les vivre et exister, je venais de prendre une bonne bouffée de vie. Quel bonheur! 


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